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des conséquences de l’évolution — la perspective d’entendre craquer ses os sous la puissante mâchoire de la bête populaire ;

Aux juifs, aujourd’hui armés de billets de banque suffisants, autre bulletin très puissant aussi, trop puissant même, la corde ou l’expulsion en masse, pour leur faire chanter une édition moderne du psaume : « In exitu Israël de Egypto » ou « Super flumina Babylonis » ;

Enfin, aux royalistes un roi, rien que pour eux, la religion et le bon Dieu, aussi rien que pour eux.

Si M. de Resnes ne réussit pas à gagner à sa cause tous les cœurs et tous les esprits, il faut croire que les Français ne comprennent plus rien à rien.

À ce sujet, un souvenir : Il y avait une fois un roi et une reine qui n’avaient jamais navigué sur un vaisseau de l’État. Ils ne s’en trouvaient pas plus mal. D’un pays en détresse, après une guerre terrible, arrive une députation de royalistes qui leur tiennent à peu près ce langage : « Venez donc vite, tout le monde est pour vous ; la place est vacante, le trône est tout prêt, il n’y a plus qu’à s’asseoir dessus et à nous laisser faire ; nous nous chargeons de l’installation. Ce roi connaissait l’histoire : de grands malheurs étaient arrivés à sa famille ; plus avisé que d’autres, il demande à réfléchir. Il s’informe, il hésite, on le presse. Il lui semble bien permis de proposer son programme, comportant liberté communale, liberté provinciale, une certaine égalité entre les citoyens, une magistrature indépendante, un assez grand nombre de fonctions électives, un système d’im-