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M. de Resnes se préoccupe de la position de l’homme qui, ayant possédé ou recueilli une fortune l’a perdue ou dissipée, il croit que le fisc va continuer à lui demander un impôt sur des valeurs disparues. Ce phénomène se produit actuellement et même souvent, comme on l’a vu pour des vignes détruites par le phyloxera. Avec l’impôt sur le revenu, ce sera impossible, puisque la déclaration, une fois faite par le contribuable, le fisc ne peut rien lui réclamer de plus que preuve en main. Il n’y a pas une seule objection à faire au système de l’impôt sur le revenu que l’on ne puisse adresser, à plus forte raison, à nos impôts actuels, fondés le plus souvent sur des erreurs, des hypothèses, des apparences, et même sur des mots à double sens (comme l’enregistrement). Nos impôts indirects, notamment, frappant le pauvre dans la même proportion que le riche, forment le plus bel ensemble d’absurdités économiques que l’on puisse imaginer. En France le pétrole coûte 0.50 centimes le litre ; en Belgique, 0.10 centimes ; les allumettes 10 centimes la boîte en France ; en Belgique dix boîtes pour 10 centimes ; à Paris, le charbon 50 francs les mille kilogs ; à Bruxelles 20 francs ; le café 3 francs la livre à Paris ; à Bruxelles 1 franc 50. Le timbre de quittance, 10 centimes en France, en Belgique, pas de timbre.

Partout, sur les étoffes en particulier, et sur ce qui contribue à soulager la misère de l’ouvrier, la proportion est encore plus considérable. En Suisse, tous les objets de consommation sont au prix de revient ; la vie y est à bon marché, la population augmente rapidement. Voilà des faits dont la connaissance doit être répandue ; cela vaudra mieux que des discussions