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cussions qui ont lieu en ce moment au parlement prouvent bien que, même les adversaires de l’impôt plus ou moins progressif sur le revenu, reconnaissent qu’il répond à une meilleure conception de la justice. Ce sont les difficultés d’exécution qui les font reculer. Eh bien, je ne crois pas que cet impôt, appliqué avec impartialité et justice, puisse offrir des difficultés aussi grandes que la plupart de nos impôts actuels. Depuis un siècle on a touché et remanié nos lois d’enregistrement, celles sur les impôts indirects, et, tout récemment, notre fameuse loi sur les bouilleurs de crû ; est-on arrivé à une application facile et claire de cette législation si souvent modifiée ? Encore aujourd’hui, un mot dans un contrat peut être interprété pour donner lieu à un droit de cinq francs, par exemple, ou, peut-être de cent mille francs.

Plus loin, M. de Resnes, au sujet de mon observation que les très grandes fortunes sont un danger pour l’État, répond que ce sont de toutes autres lois que les lois sur l’impôt, qui doivent parer aux dangers intérieurs.

Une bonne politique, dit-il, la politique royale de France, appuyée sur de bonnes finances, une bonne flotte et une bonne armée, comme du temps où l’on disait : Gesta Dei per Francos, est le meilleur remède à ces dangers ; et que la conclusion nécessaire, c’est Delenda respublica ; on reprendrait ainsi le mouvement ébauché et arrêté en 1789, et on donnerait en France, dans la mesure humainement possible, à chacun selon ses besoins et ses droits.

À quoi on peut répondre que si la royauté avait