Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

amenant au cœur, au centre par filets, par canaux, les 3 milliards 600 millions de francs pour les rendre ensuite à différentes parties du corps social. On constaterait ainsi que dans ce mouvement de va et vient et de retour, il s’opère une énorme déperdition à l’aller et au retour.

L’impôt ne revient sous forme utile à celui qui l’a payé, c’est-à-dire au travailleur, que pour une faible portion ; et il devrait, d’après le système d’échange imaginé par Proudhon, lui revenir en totalité, soit sous forme d’argent, soit sous toute autre forme utile. Or, il est certain qu’il s’en perd en route une portion considérable dans les sables absorbants d’une administration sans contrôle sérieux. Ceci demanderait une étude particulière, et je crois qu’il ne serait pas difficile de démontrer, en prenant pour exemple une commune ou un canton, que les sommes payées sous toutes les formes d’impôts par leurs habitants, ne leur reviennent, comme utilité particulière que dans une très faible proportion. Et il en est fatalement ainsi comme conséquence de notre centralisation excessive qui rend de plus en plus rapide l’anémie financière des provinces, en accumulant au centre et en quelques mains les ressources qu’en retire la fiscalité.



Il paraît que les observations présentées en 1903 par M. Antonin Dubost n’ont pas produit grand effet sur notre système fiscal.

Deux ans plus tard, le 27 mars 1905, le même rapporteur constate que les excédents de dépenses sur