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salaire de ses ouvriers frappés eux-mêmes d’une quantité d’impôts.

6o L’impôt qu’il a subi dans l’assurance de ses ouvriers contre les accidents.

7o Les impôts de toutes sortes supportés par les fabricants de voitures, camions, wagons qui ont fait les transports.

8o Les impôts personnels que ces centaines d’intermédiaires entre vous et l’allumette ont supportés, etc.

Ainsi, cette malheureuse allumette que vous brûlez sans réflexion, a subi une foule d’impôts de toutes formes et appellations, avant de subir son impôt propre comme allumette. Dans notre joli système actuel, vous pouvez faire un calcul semblable sur toutes espèces de choses, sur votre chapeau, votre paire de bottes, la peau de vos gants, jusqu’à la toile ou la soie de votre chemise. Vous ne possédez pas le moindre objet sans qu’il ait été d’abord criblé d’une grêle d’impôts, et il n’y a de remède à cette superposition indéfinie que dans l’impôt vrai, c’est-à-dire l’impôt sur le revenu qui est, au contraire, le seul, quand il est bien appliqué, qui ne soit pas superposé. Ce sont nos 75 ou 80 impôts actuels qui présentent la plus belle échelle de superposition que nous puissions imaginer.

En réalité, le plus simple et le moins dispendieux de tous les impôts, au point de vue de la perception, serait un impôt unique frappant le revenu vrai produit soit par le capital, soit par le travail, en ayant soin d’établir ce dernier sur un taux moindre.