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Prétendue utilité du luxe





Vous voulez donc proscrire le luxe qui fait vivre tant d’ouvriers et d’ouvrières, quand il est certain que ce sont les très grandes fortunes qui peuvent, seules, s’offrir des objets dispendieux et superflus.

D’abord, il est inexact que l’impôt progressif, dans la mesure indiquée, empêcherait les possesseurs des grandes fortunes de s’offrir les produits ou objets compris dans ces expressions de luxe et de superflu. Il y a là, comme dans les précédentes objections, une exagération évidente.

Les vingt mille millionnaires que M. Neymarck a trouvés en France ne seront nullement ruinés, ni même sensiblement touchés par l’impôt. La progression, même dans les échelons supérieurs, leur laisse de quoi satisfaire largement leur goût et leurs fantaisies pour les objets de cette nature. Il y aurait, du reste, en cette matière, un arrêt de développement, même un léger reflux, que personne n’aurait à s’en