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Les circonstances politiques ne sont pas favorables





« Bien des choses seraient à dire au sujet de cet impôt sur le revenu qui, avec le régime existant en France à l’heure actuelle, aurait un caractère tout à fait inquisitorial et arbitraire, avec le gouvernement que nous subissons ; l’impôt sur le revenu, si on se décide à le voter, sera un instrument d’inquisition fiscale, un prétexte à vexations pour ceux qui ne sont pas francs-maçons ou qui manquent d’admiration pour le Bloc. Les grands juifs n’en seront pas touchés. »

Cette objection, présentée par l’un des plus clairvoyants polémistes de notre temps, demande la plus grande attention. Évidemment si les puissants féodaux de la finance devaient échapper facilement à l’impôt, la réforme présenterait un certain danger ; cependant, cette réforme les préoccupe ; ils ne sont pas très rassurés sur les moyens d’éviter l’impôt nouveau, malgré leur habileté connue. Il est facile de le voir ; ce sont eux qui, par leur influence sur le gouvernement, font, en quelque sorte, dévier la question, en présentant des projets insuffisants et d’une application difficile. Cependant, en employant les moyens que j’ai déjà indiqués et que j’indiquerai par la suite, et notamment la suppression du titre au porteur, je crois que tous, sans exception, seront obligés de se soumettre. De quoi pourraient bien avoir à se plaindre les grands détenteurs de la richesse, qu’ils soient juifs ou francs-maçons, si une loi, égale pour tous les possesseurs de grandes fortunes, les soumet tous à la même contribution aux charges publiques ? Ils ne pourront pas crier à la persécution, puisque tous leurs collègues en