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tous les ans la population rurale si nombreuse autre fois. Dans la Franche-Comté comprenant trois départements, cette population a diminué de plus de deux cent mille individus depuis un demi-siècle.

Pourquoi serait-il plus difficile en France, que dans les autres États, d’adopter l’impôt plus ou moins progressif sur le revenu et le capital ? Depuis quand a-t-on reculé devant une difficulté d’exécution, que l’on s’exagère du reste, quand il s’est agi d’améliorer une institution ? Où serait le progrès, si une difficulté devait toujours arrêter une marche en avant ? Autres temps, autres mœurs, autres impôts.

Comment le droit de propriété individuelle pourra-t-il être longtemps respecté dans un pays où 20.000 personnes possèdent la moitié de la fortune générale et où vingt millions d’habitants ne connaissent le droit de propriété que par la privation dont ils en souffrent et les abus de ce droit s’étalant sous leurs yeux ?