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minés, dans une salle de l’hôtel de ville de leur commune que le peuple, dans un langage pittoresque, a surnommée la chambre du pressoir. Une commission composée du préfet du district (remplissant en cela à peu près les fonctions de notre contrôleur des contributions) et du Conseil général de la commune ou, plutôt, d’une délégation de ce Conseil, reçoit les déclarations des citoyens faites verbalement ou par écrit. Le document demandé par le questionnaire imprimé à chaque citoyen se résume en ces trois questions : votre fortune ? vos ressources ? vos cas d’exemption ? Voici les documents que j’ai sous les yeux.

Premier contribuable. — Je possède une maison avec jardin, que j’estime dix mille francs ; plus un mobilier estimé mille francs ;

J’exerce une fonction publique et mon traitement est de douze cents francs par an.

Je dois dix mille francs par hypothèques ; je suis marié et père de cinq enfants au-dessous de dix-huit ans.

Ces notes étant prises, le président de la Commission fait le décompte suivant au déclarant :

— Vos immeubles valant 10.000 fr. et étant grevés d’une pareille somme, ne constituent pas une valeur imposable. Votre mobilier étant inférieur à 1.500 fr., vous ne devez pas d’impôt sur cet article.

Vous avez à déduire de vos revenus 600 fr. pour frais de ménage, plus 1.000 fr. à raison de 200 fr. exemptés pour chacun de vos enfants ; soit au total 1.600 fr.