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res, scolaires, militaires, coloniales, commerciales, etc., dont l’État est déchargé.

La progression s’applique dans la Prusse monarchique, et la classe riche l’a acceptée sans opposition ; pourquoi la classe riche, en France, n’accepterait-elle pas aussi cette mesure ? Est-ce une raison parce que le gouvernement a une forme plus démocratique, pour que le peuple qui travaille soit plus maltraité que dans une monarchie ?

La discussion de cette réforme au Parlement pour la cinquième ou sixième fois (janvier 1905) prouve bien que ce sont précisément les gouvernants, redoutés par l’auteur de la critique, qui n’en veulent pas et qui cherchent encore à éluder la question. C’est la ploutocratie égoïste et imprévoyante qui la repousse et c’est faire son jeu que de s’unir à elle, même inconsciemment, pour rester dans l’état actuel dont elle profite au détriment du travail ; moyennant un très petit sacrifice, si sacrifice il y a, on pourrait améliorer sensiblement le sort de la nombreuse classe des travailleurs, quelles que soient la forme du gouvernement, et la capacité ou la valeur contestée de ceux qui sont momentanément à sa tête. On ne voit pas, du reste, comment on épuiserait le pays par nos impôts qui atteindraient davantage précisément ceux qui l’exploitent, sans travail utile, et épargnerait la classe qui l’enrichit par son travail.