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vaient prendre le serpent, par la tête ; que, quant à eux, ils n’y mettraient pas les mains.

Vichnou, pour renouer la partie, ordonna au serpent de retenir son venin. Sur sa parole, les dieux le saisirent par la tête, les géans par la queue, et ils continuèrent ensemble de faire tourner la montagne.

Pour fruit de leurs travaux, ils en virent d’abord naître un superbe cheval auquel on donna le nom de Saraba. Les dieux, saisis d’admiration à cette vue, demandèrent à Vichnou ce qu’ils devaient faire du cheval. « Donnez-le à Indra, votre roi, répondit-il. Ce présent est digne de lui. »

Trois jours après cet événement, il sortit encore de la gueule du serpent une quantité de venin si prodigieuse, qu’il inonda tous les environs, et auquel on donna le nom de Kala-Hola. À cette vue les dieux et les géans prirent tous la fuite.

« Où fuyez-vous donc ? s’écria la tortue. Cette quantité de venin qui vous épouvante ne nuira à personne. Invoquez Siva qui accourra à vos prières, boira tout ce venin en votre présence, et vous délivrera du sujet de vos frayeurs. »

Siva se rendit en effet sur les lieux, but le venin,