Page:Du Halde - Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’Empire de la Chine, tome 1, 1735.djvu/10

Cette page n’a pas encore été corrigée

une si longue suite de siècles, & sous tant de différents règnes, les Chinois eux-mêmes nous apprendront qu’ils ne se sont jamais relâchés de la sagesse de ces maximes. C’est ce qu’on verra en parcourant chaque dynastie dans un recueil fait par les ordres & sous les yeux de l’empereur Cang-hi dont le règne qui a précédé celui d’aujourd’hui, a été si long & si glorieux.

On trouve dans ce recueil qui est traduit avec beaucoup d’exactitude. 1° Les édits, les déclarations, les ordonnances, & les Instructions de différents empereurs, envoyées aux rois ou aux princes tributaires, soit sur le bon & le mauvais gouvernements & sur le soin de se procurer pour ministres des gens de mérite ; soit pour recommander aux peuples le respect filial & l’application à l’agriculture & aux magistrats le désintéressement & l’amour des peuples. 3° Des discours des plus habiles ministres tantôt au sujet des calamités publiques & des moyens de soulager les peuples & de fournir à leurs besoins, tantôt sur l’art & la difficulté de régner, sur la guerre, sur l’avancement des lettrés, sur les qualités propres d’un ministre ; ou bien contre les sectes qui corrompaient l’ancienne doctrine, & surtout contre la secte de l’idole Foe, ou comme d’autres l’appellent Fo ; sur la fausseté des augures, & contre ceux qui les font valoir, &c. La plupart de ces pièces sont terminées par de courtes réflexions de l’empereur Cang-hi, qui les a écrites du pinceau rouge, c’est-à-dire, de sa propre main.

On joint à ce curieux recueil des extraits d’une compilation faite sous la dynastie des Ming, où l’on traite des devoirs des souverains, des ministres d’État, des généraux d’armée, & du choix qu’on en doit faire, de la politique, des princes héritiers, des remontrances faites aux empereurs par leurs ministres, du bon gouvernement, des filles des empereurs, de ceux qui abusent de la faveur du prince avec différents discours des ministres les plus distingués concernant le bien de l’État.

On y ajoute un autre extrait d’un livre Chinois intitulé, les femmes fortes, où l’on verra que sous différents règnes, les Dames Chinoises se sont conduites & ont gouverné leurs familles selon ces maximes.

On jugera aisément par cette espèce de tradition que les principes fondamentaux du gouvernement, s’étant toujours maintenus à la Chine par une observation constante, il n’est pas surprenant qu’un si vaste État ait subsisté depuis tant de siècles, & subsiste encore dans tout son éclat.

Des religions approuvées ou tolérées à la Chine. On expose selon l’ordre des temps la doctrine des différentes sectes de cet Empire & l’on traite : 1° Du culte des anciens Chinois. 2° De la secte des Tao-ssee, dont on décrit le système. 3° De la secte de l’idole Foe dont on explique ce que ces idolâtres appellent doctrine intérieure & doctrine extérieure. 4° De la secte de quelques lettrés modernes qui se sont fait une espèce de philosophie, au moyen de laquelle en s’attachant moins au texte des anciens livres qu’à la glose & aux commentaires de quelques auteurs récents, ils prétendent tout expliquer par les causes naturelles. Et pour mieux faire sentir jusqu’où s’égarent ces demi-savants, on donne la traduction d’un de leurs ouvrages.

Dialogue où un philosophe chinois moderne expose son système sur l’origine & sur l’état du monde.

Histoire de l’établissement de la Religion Chrétienne à la Chine, & des progrès qu’elle y a fait jusqu’à présent.

De la philosophie morale des Chinois, & en quoi elle consiste. On ne peut en être mieux instruit que par les Chinois mêmes, & c’est pour quoi l’on donne la traduction de deux ouvrages qui renferment les principes de leur morale & dont les Auteurs sont très célèbres.

Le premier & le plus ancien, est intitulé : Recueil de maximes, de réflexions, & d’exemples en matière de mœurs.

Le second, lequel a été composé tout récemment par un philosophe moderne qui est en grande réputation, a pour titre : Caractères & mœurs des Chinois. Il traite en autant de chapitres. 1° Des devoirs des parents & des enfants, des frères entr’eux, du