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voir s'il n'est pas ladre, et le droit dû au seigneur pour cette Visite. Gl. Abatare. (Roquef. écrit Abatligne.)

ABATEIZ, Carnage, massacre. Chron. des ducs de Normandie, tom. 1. pag. 280. vers 5661

Une mais si faiz roeleiz,
Ne si estrange abateiz
N'oïstes retraire en tant d'ore.

Ibid. tom. 2, pag. 115, vers 18701 pag. 210, vers 21553.

ABATISON, L'action d'abattre par terre. Gl. Battitura, sous Battere 1.

ABATRE, Abolir, supprimer, décrier. Gl. Abatare. [Rabattre, refouler. Parton. de Blois, vers 8770

Soupris les ont et réusés
Dusqu'el marrie enmi les près
S'es ont si durement férus
Qu'es rues les ont abatus.

Comparez Rabattre le gibier dans le Dict. de l'Académie. Gérard de Vienne, vers 52 :

Son oisel jete li damoiselz eremus,
Pris ait deus aines, deus mellars abatus.]

ABAUBIR, Etonner, effrayer, épouvanter. Gl. Attonare. [Chastel. de Couci, vers 185 :

Lors le voit morne et abaubit.

Vers 4559 :

Le cuer a tristre et abaubit.

Voyez Halliwell, aux mots Abave, Abaw 2. Abaved et Abobbed.]

• ABAUDIR. Variante de Esbaudir. Chron. de Jourdan Fantosme, stance 167, vers 6.

ABBAT, pour Abbé [en Béarn]. Gl. Abbas, pag. 133.

1. ABBATRE, Abolir, supprimer, décrier. Gl. Abatare, p. 93.

2. ABBATRE, Défoncer ou vider un tonneau. Gl. Abatare, pag. 93.

ABBAYE Mauvais lieu. Gl. Abbas, pag. 172 .

ABBÉ des conards, de liesse. Gl. Abbas, pag. 133 et 151.

ABBÉ Mort. D. Mabillon dans la préf. sur la première partie du troisième siècle Bened., pag. lxxx, observe qu'à Reims, par une prononciation vicieuse, on nomme ainsi un certain tintement de cloche, qui annonce la mort de quelqu'un ; ce qui vraisemblablement se pratiquait autrefois, comme on le fait encore en quelques endroits, pour inviter les fidèles à prier pour le malade qui était à l'agonie, qu'on appelait l'Abboi de la mort.

ABBEESSE, Nom prostitué à celles qui président a un mauvais lieu. Gl. Abbas 172.

ABBETER, Inciter, animer. Gl. Abbetator.

ABBILLEMENT. Voyez Abillement.

ABBORTIF, Avortement. Gl. Abortire.

• ABBREGEMENT Abrégement. Rayn. tom. 2, pag. 2572, au mot Abreviamen.


• ABBUSION. Voyez Abusion.

ABEÇOY, ABC, Alphabet. Gl. Abcdarium.

ABEILLAGE, Abeillon Droit sur les abeilles. Gl. Abollagium.

ABELES, Ruche. Gl. Abeilla.

ABELIR, Plaire, être agréable. Gl. Abe- limentum. [Rayn. tom. 2. pag. 2071, au mot Abelhir. Chastel. de Couci, vers 4128. Abellist. ABENDER, Joindre, unir, se liguer, être de même bande. Gl. Bandum 3. ABENGE, ABENGHE, Petite monnaie, moindre que la maille. Gl. Abenga. ABENSTE, Qui est obligé de s'absenter. Gl. Absenlare, pag. 321. » ABERGIER, Héberger, loger. Roman fr. de Gérard de Roussillon, cité par Roquef. Supplém. Or n'y a que chanoine qui Dieu servent [et prient, Ils sont abergiés et doux de bonne [pierre, etc. «ABESSIER Guil. Guiart, tom. 1, pag. 112, vers 2385 (2777) Et fait à touz les iex crever D'une brochette à l'abessier. ABESTIR, Traiter quelqu'un avec beau- coup de mépris, lui parlercomme à une bête. GI. Bestialis. ABET, ABETE, Instigation, l'action d'exciter ruse, finesse qu'on emploie pour engager quelqu'un à faire une chose. Gl. Abettum. [Rayn. tom. 2, pag. 131, au mot Abet.] 0 ABETER, Tromper. Roman de Re- nart, tom. 1, vers 784: Et Renart qui le siecle abete. Voyez Rayn. tom. 2. pag. 132, au mot Abetar, et la Chron. des ducs de Nor- mind. tom. 2, pag. 104, vers 18352. ABEVETER, Tromper, donner le chan- ge. Gl . Abettum. C ABEVRER, Abreuver, remplir, eni- vrer. Guill. Guiart, tom. 2, vers 10132 (19113): Une autre nef Flamanehe, Qui de gent plaine et abevrée Rest de la grant flote sevrée. Chron. des ducs de Normandie, tom. 2, pag. 348, vers 41060 E li marinier fol e sort E ivre e abevré et lort. Voyez Rayn. t. 2, pag. 2181, au mot Abeu- rar. ABEUVRAGE, Droit sur les boissons. Gl. Abevragium 1. ABEUVRAIGE Droit seigneurial, qui se paye en sus et à raison de la princi- pale redevance, comme le pourboire dans les marchés. Gl. Abuvragium. ABEUVRON, ABEUVROUER, Verre, tasse ou gobelet à boire. Gl . Abevragium. ABEYANCE, Bien vacant et abandonné dont le propriétaire n'est pas déclaré par droit ou par la justice. Gl. Abeyan- tia. ABIELIR, Plaire, être agréable. Gl. Abelimentum. ABIETE, Forêt de sapins. Chanson, Wackern. pag. 44 Lone un vert bouset, pres d'une abiete. Voyez Abaie. ABILLEMENT, Terme pour signifier en général tout ce qui est propre ou néces- saire à la chose dont il s'agit. Gl . Abilha- mentum. ABILLER les chevaux, les soigner. Gl. Intertenere 1. pag. 3981. 1. ABILLIER, Habiliter, rendre propre à quelque chose. Gl. Abilitare. 2. ABILLIER, Arriver en hâte. Guill. Guiart, t. 2, pag. 464, vers 12047 (21029) Par devers Tibaut de Cepoi En revéissiez abiller Maint cent charchié, maint milier. Voyez Biller. C ABISSE Lin très-fin, lat. byssus. Anc. trad. de la Bible, Exode, chap. 26, vers 1 Dys cortins de abisse de retorte et de jacinte. ABIT de meschanse. Gl. Mescadere. ABITEOR, Habitant. Chron. des ducs de Normandie, tom. 1, pag. 337, vers 7316; pag. 549, vers 13587; pag. 287, vers 23898. ABJURATION, Serment de quitter le pays et de s'exiler. Gl. Abjuratio 1. 0 ABLAI, ABLAY, Blés, fruits des champs. Gl. Rentagium. ABLAIER Semer, ensemencer. Gl. Abladiare. [Rayn. au mot Abladar, tom. 2, pag. 2261.] ABLAIS, Grains coupés, et même une ,espèce de grain. Gl. Abladare. [Voyez Gl. Abladium.] ABLASMER Blâmer désapprouver, condamner. Gl. Blasphemare. [Rayn. au mot Ablasmar, tom. 2. pag. 2252 .] ABLE, pour Hable, Havre. Gl. Hablum. ABLÉE, Terre ensemencée. Gl. Abla- dare. ABLERE, ABLERET, ABLIERE, Espèce de filet à pêcher. GI. Ableia. e ABLETE. Voyez Ablere. ABLO, Terme usité dans le Comingeois pour animer et exciter. GI. Allot. ABLOCHIER, Ablocquier, Soutenir les solives, qui forment un bâtiment de bois, par un mur de deux pieds ou en- viron. Gl. Blesta. «  ABOBED, Effrayé, lâche. Voyez Abau- bir. Variante de la chronique de Jordan Fantosme, stance 132, vers 1289. ABOC, Terme bourguignon, Cri qui se fait dans un tumulte. Gl. Allot. ABOCAGE, Statut, règlement. Gl. Au- torium.