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trente-cinq et quarante ans, que l’on trouve la plus grande quantité d’hommes mariés, 61 080 ; pour les femmes, le maximum se présente un peu plus tôt, entre trente et trente-cinq, 60 880 ; les plus vieilles épouses, âgées de quatre-vingt-dix à quatre-vingt-quinze ans, sont au nombre de cinq, et la plus jeune a quatorze ans.

D’après la loi de septembre 1792, on ne peut être « uni en mariage » que par le maire ou l’un de ses adjoints, c’est-à-dire par un officier de l’état civil. C’est plus qu’une formalité, c’est une petite cérémonie, bien sèche, il est vrai, bien froide, mais qui risquerait fort de devenir puérile ou théâtrale, si on voulait lui donner un caractère plus accentué. Le fonctionnaire municipal, délégué du pouvoir, représentant l’ensemble des citoyens, reçoit, non pas le serment, mais la réponse affirmative des deux fiancés qui veulent vivre légitimement l’un près de l’autre, et au nom de la loi, qui est la sauvegarde et le contrat de la société dont ils font partie, les déclare unis ; cela est suffisant. La pompe grandiose et émouvante appartient à l’Église, qui invoquera d’autres idées, mais n’imposera pas d’autres devoirs.

Les « bans » ont été publiés et deux fois affichés pendant quinze jours à la porte de la mairie ; on s’est muni du consentement légalisé des ascendants, s’ils sont absents, — de leur acte de décès, s’ils ne sont plus ; — on a prouvé que l’on n’était parent à aucun des degrés prohibés par le code ; on a produit les actes de naissance ; on a, en vertu de la loi excellente du 10 juillet 1850, déclaré, en fournissant des pièces à l’appui, que l’on se mariait avec ou sans contrat ; les employés ont d’avance libellé les actes dont tous les éléments sont entre leurs mains, tout est prêt ; le maire a indiqué son jour et son heure, on n’attend plus que les « futurs ».