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riages, qui en 1872 ont été au nombre de 21 373, n’avaient été que de 14 657 en 1870 et étaient descendus à 12 928 en 1871. Il y a même augmentation en 1872 sur les années qui ont précédé la guerre, car 1869, qui dans les calculs actuels de la statistique reste l’année normale par excellence, ne fournit qu’un total assez médiocre de 18 948, ce qui est à peine 1 pour 100. En décomposant ce chiffre de 21 373, on obtient certains éclaircissements qui ne manquent point d’intérêt : ainsi les unions entre filles et garçons sont dans une proportion considérable, 16 839 ; les garçons et les veuves s’arrêtent à 1 476 ; les veufs et les filles vont un peu plus haut, à 2 029 ; quant aux veufs et aux veuves qui se remarient ensemble, on voit que l’expérience n’a pas été perdue, car le total est faible : 1 029. Les mariages consanguins nécessitant des dispenses sont singulièrement rares ; on n’en compte que 409 ; le degré d’instruction n’a pas été oublié ; sans être irréprochable, il prouve que de sérieux progrès ont été accomplis depuis une vingtaine d’années, car, sur 42 746 conjoints, 1 939 seulement n’ont pu signer leur nom.

La proportion des mariages suit exactement celle de la population ; ainsi le XIe arrondissement, qui renferme l’agglomération des quartiers Folie-Méricourt, Saint-Ambroise, la Roquette, Sainte-Marguerite, et qui, contenant 149 641 habitants, est le plus dense de Paris, fournit 2 090 mariages, tandis que le XVIe, qui dans les vastes terrains d’Auteuil, de la Muette, de la Porte-Dauphine, des Bassins, n’abrite que 42 187 âmes, apporte seulement 432 unions au contingent matrimonial. On est marié à tout âge à Paris : sur 373 163 hommes vivant en ménage légitime que relèvent les tables statistiques de 1872, on en rencontre deux âgés de dix-sept à dix-huit ans, qui font pour ainsi dire pendant à deux centenaires ; c’est dans la force même de la vie, entre