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qui ressemble à un nom patronymique, Lazare, Martin, Denys ; sur l’acte on indique l’endroit précis où le nouveau-né a été découvert ; on n’omet pas les signes d’identité que les langes peuvent contenir ; mais la date reste inconnue, l’âge est approximatif : « un enfant qui nous a paru être âgé de quinze jours, de trois semaines. » Ces malheureux sont rarement plus jeunes : il faut que la mère ait pu se lever, sortir, faire une course assez longue pour dépister les recherches possibles, et ce n’est pas le lendemain du jour où l’enfant est venu au monde qu’elle est en état d’affronter tant de fatigues. La police, qui fait aujourd’hui œuvre de saint Vincent de Paul et qui recueille les enfants abandonnés, les remet à la mère adoptive de tous ces êtres anonymes, à la ville de Paris ; comment l’Assistance publique les reçoit, les nourrit, les élève, leur apprend un métier, nous l’avons dit autrefois[1].

iii. — les mariages.

Répugnance du Parisien pour le mariage. — Les lieux communs. — La maladie du célibat. — Æs uxorium. — Les degrés de parenté prohibés. — Les dispenses. — Les interdictions de l’Église. — Opinion de Grégoire le Grand. — L’Église est forcée de céder. — Dangers des mariages consanguins. — Les cas pathologiques. — Fraudes en matière de mariage. — Influence des événements sur les mariages. — 1870, 1871, 1872. — Degré d’instruction. — Le nombre des mariages est en rapport avec le chiffre de la population. — À quel âge on se marie. — Formalités. — Le mariage civil. — Le samedi. — Faire la noce. — M. le maire. — « Tester. » — N’oubliez pas les pauvres S. V. P. — Fait-on bon ménage ? — Nombre des séparations pour 1872.


Déjà en son temps Mercier constatait la répugnance du Parisien pour le mariage, et, dans le style à la fois emphatique et obscur qui lui était familier, il dit : « Effrayé des charges qu’entraîne le titre de mari,

  1. Voir chap. xxi ; t. IV.