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en a laissé que 11, et sur les 318  fr.  60 que payent les secondes, il donne 238 fr. 80 aux finances : en cette matière du moins la part du lion n’est pas pour lui. C’est la poule aux œufs d’or ; il est bon de l’entourer de soins, de la ménager et de n’en point exiger une production démesurée ; pour accroître son revenu, il est inutile d’en surcharger les taxes ; on peut s’en rapporter à l’attraction que Paris exerce sur les provinciaux et sur les étrangers : plus les hôtes venus de l’extérieur sont nombreux dans notre ville, plus les consommations augmentent et plus on voit grossir les produits de l’octroi ; c’est pourquoi les temps de calme et de prospérité se révèlent, au premier coup d’œil, sur les tables récapitulatives, car le total prend tout de suite des proportions respectables.

Je crains que l’on n’ait actuellement une certaine tendance à exiger de l’octroi plus qu’il ne comporte, et à le mêler à des opérations qu’il doit ignorer. Les finances municipales, si considérables qu’elles soient, ne sont pas en rapport avec les besoins de Paris, d’un Paris commencé qu’il faut continuer, sinon finir. Comment parviendra-t-on à se procurer les ressources nécessaires ? par des taxes ou par des emprunts ? On agite volontiers ce problème, qui me semble pouvoir être résolu facilement. Tout ce qui offre un caractère d’utilité immédiate et normale, tout ce qui est destiné à mouvoir le mécanisme régulier des organes mêmes de la vie urbaine, ressortit aux taxes et naturellement à l’octroi ; nous payons pour qu’on pave nos rues, pour qu’on les balaye, pour qu’on les éclaire ; nous payons pour qu’on soigne nos malades, pour qu’on recueille nos enfants perdus et nos infirmes ; nous payons pour qu’on nous garde et qu’on nous protège : rien n’est plus juste ; mais dès qu’il s’agit de travaux dont nos descendants profiteront et dont, soit dit en passant, nous n’a-