Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accusés[1] ; le tribunal de première instance, chargé de prononcer sur les dissentiments survenus entre particuliers, ne chôme pas ; en 1872, il a inscrit à son rôle 17 776 affaires, dont 968 avaient été libéralement acceptées par l’assistance judiciaire, qui accorde la gratuité de toute procédure aux indigents ; 150 avoués près le tribunal, 53 avoués près la cour d’appel ont libellé la « grosse » des procès ; 149 huissiers ont porté les citations ; 652 avocats inscrits au tableau de l’ordre, sans compter 836 stagiaires, ont plaidé pour « les demandeurs et les défendeurs » ; et 60 avocats à la Cour de cassation ont pu suivre une affaire jusqu’aux dernières limites assignées par la loi.

Les ventes publiques d’objets mobiliers sont effectuées par un des 83 commissaires-priseurs responsables, et les ventes d’immeubles sont réservées aux 122 notaires de Paris, corps privilégié qui constitue une sorte de noblesse de demi-robe dans la bourgeoisie parisienne, et qui porte avec orgueil sa fière devise en mauvais latin : Lex est quodcumque notamus, que l’on doit traduire : « Ce que nous inscrivons est la loi des parties. »

Si Paris est malade, ce n’est pas faute d’avoir des médecins de toutes sortes : allopathes, homéopathes, hydropathes ; l’un d’eux, un des meilleurs et des plus perspicaces, s’appelait spirituellement un gachopathe, pour indiquer qu’il n’était point exclusif en thérapeutique et qu’il prenait dans toutes les écoles le bien qui pouvait soulager ses malades. 1 726 médecins, répandus d’une façon assez régulière dans les vingt arrondissements, ont une clientèle que la mort renouvelle souvent, mais qui leur permet de vivre. Ce chiffre n’a rien d’excessif ; il fournit, en moyenne, un médecin

  1. Voir chap. xiv, tome III.