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tant de garanties pour notre sécurité. Par ce mandat, l’ordonnateur des pompes funèbres particulier de l’arrondissement reçoit ordre de faire transporter et inhumer le corps au cimetière désigné, à jour et à heure déterminés. C’est ici que s’arrête l’action de l’état civil. Il a recueilli et précieusement conservé les documents qui assurent à l’individu les prérogatives dont on jouit dans les sociétés civilisées ; ces documents, il les communiquera aux enfants, aux arrière-petits-enfants de ceux qui ont été, et de cette façon il maintiendra intacts les droits de la famille, de la justice et de l’État. Il est le gardien des relations sociales ; lorsque l’homme est mort, il n’a plus à s’en occuper.

Mais la grande vigilante ne s’est point endormie ; la ville de Paris est toujours là, l’œil aux aguets et sur le qui-vive. C’est elle qui écoute et recueille le premier vagissement des nouveaux-nés ; c’est elle qui, lorsque l’homme a traversé les affres de la vie et qu’il n’a plus laissé parmi nous qu’une dépouille périssable, prend ces pauvres restes, les entoure de respect et les conduit dans les nécropoles qu’elle a disposées pour servir de dernière demeure à ses enfants.

Appendice.En 1873 les naissances se sont élevées à Paris au chiffre de 55 905 ; les garçons dominent, ils sont au nombre de 28 244. tandis que les filles n’atteignent que celui de 27 661 ; dans la totalité il faut compter 15 146 enfants illégitimes, dont 3 679 seulement ont été reconnus. 19 520 mariages ont été célébrés aux mairies de nos vingt arrondissements et 41 738 décès ont été constatés.

Ces chiffres sont inquiétants ; ils indiquent une diminution des naissances et des mariages en présence d’une augmentation de décès. 1873 donne 989 naissances de moins que 1872, et la proportion ne tend pas à remonter, car 1874 accuse 2 119 naissances de moins que 1873, De même pour les mariages : en 1873, 1 853 de