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pauvres ; ils avaient fait acte de bon cœur, et c’était bien là le denier dont parle l’Évangile. Mais que faut-il penser de ce financier opulent qui obtient d’être marié à une heure exceptionnelle, qui arrive dans la cour de la mairie avec grand fracas de voitures, de livrées, et qui ferme l’oreille lorsqu’on invoque sa charité, passe devant la bourse béante sans y déposer un sou et s’en va léger comme un cerf, n’imaginant pas que, dans certains cas et pour certaines personnes, c’est commettre une mauvaise action que de n’en point faire une bonne.

Tous les gens qui se marient font-ils bon ménage ? C’est là une question bien indiscrète ; la statistique serait fort embarrassée pour y répondre, et cependant elle a des chiffres dont il est possible de tirer quelques renseignements. L’union prononcée par le pouvoir civil, consacrée par l’Église, semble réellement indissoluble, et ceux qui l’ont contractée vivent côte à côte pendant les longs jours de la vie, malgré toutes les causes de désagrégation dont elle peut être atteinte ; 682 110 individus vivaient en ménage[1] à Paris en 1872, et, pendant le cours de la même année, le tribunal de première instance n’a reçu que 482 demandes en séparation de corps et 554 en séparation de biens. Quel plus bel éloge de nos mœurs conjugales ou de la longanimité des époux ?

iv. — les décès.

« Les morts vont vite. » — L’investissement. — Recensement général. — 234 219 réfugiés. — Moyenne normale. — Les mois du siège. — Accélération de la mort. — La famine et le froid. — L’alcoolisme. — Augmentation des décès. — Obituaire de 1870. — Janvier 1871 : 19 233 décès. — Les premiers mois de 1871. — Retour aux moyennes normales.
  1. Le nombre des gens mariés est plus considérable : 373 163 hommes ; 379 317 femmes ; mais il faut tenir compte des séparations légales, des séparations amiables et surtout des absences, qui parfois se prolongent indéfiniment.