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tudes spéciales sont accaparés par l’École polytechnique. Il n’en est pas moins douloureux de constater, par exemple, que le cours de mécanique céleste, professé aujourd’hui par Alfred Serret, un des plus grands mathématiciens qui aient existé, ne réunit que douze auditeurs, dont six appartiennent à la section des sciences de l’École normale.

Dans les facultés qui délivrent des diplômes pour la licence et le doctorat, il y a un empressement nécessité par les exigences mêmes de la carrière choisie ; il est impossible de déterminer le nombre des auditeurs que mille circonstances étrangères aux études font incessamment varier, mais par le nombre des inscriptions prises on peut conclure qu’il s’est élevé, pendant l’année scolaire 1871-1872, au chiffre de 182 pour la théologie, de 402 pour les sciences, de 4 540 pour les lettres, de 5 034 pour le droit et de 2 120 pour la médecine, ce qui donne un total de 12 278 jeunes gens se destinant à passer des examens.

Si pour enseigner les lettres il n’est besoin que d’une chaire et de quelques bancs, s’il suffit, à cet ameublement rudimentaire, d’ajouter un tableau noir pour démontrer des problèmes de mathématique, il n’en est plus de même dès qu’on touche à ces grandes sciences qui ont pour but de pénétrer, de révéler les secrets de la nature, et qui chaque jour, aidées par la méthode expérimentale, font des découvertes nouvelles. La chimie, la physique, la physiologie, l’histoire naturelle, demandent un grand attirail, et, sous peine d’être réduites à l’état de théorie platonique, doivent posséder des laboratoires, des instruments, des matières à expérience, des collections, en un mot, un outillage particulier et fort dispendieux.

Quand, au commencement de ce siècle, on a organisé à Paris la plupart de ces instituts de haut enseignement,