Page:Du Camp - Paris, tome 4.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la grande administration de l’Assistance publique.

L’origine en remonte loin ; dans le principe tout dépendait de l’Hôtel-Dieu, qui était régi, au spirituel et au temporel, par le chapitre de Notre-Dame ; mais des abus graves et de toute sorte ayant été signalés, un arrêt du parlement, en date du 2 mai 1505, confia la gérance de l’hôpital à une commission laïque, composée de huit notables, qui devint le bureau des pauvres, après que François Ier, par son édit du 16 novembre 1544, eut chargé les magistrats municipaux de secourir les indigents de la ville. Non-seulement ce bureau, dont les membres prirent le titre de surintendants, veillait à l’entretien des hôpitaux, aux soins que réclamaient les malades, mais il pourvoyait à la subsistance des indigents et fixait des taxes de charité, qu’il rendait obligatoires. Ainsi, le 15 janvier 1574, il décide que les habitants de Paris qui refuseront de donner à la quête seront frappés d’une amende égale au quadruple de ce qu’on leur avait demandé. Le 2 juillet 1586, on établit dans vingt-sept rues des marmites, après avoir enjoint à tous les bourgeois d’y apporter, vers midi, les restes de leurs « potages et viandes », qui seront distribués aux indigents. Lorsque la taxe n’était point payée, le parlement intervenait, ainsi qu’il le fit le 28 juin 1596, le 15 et le 19 mars 1602, pour menacer de confiscation les retardataires ; il n’exclut ni les prêtres ni les communautés religieuses, et il leur ordonne d’acquitter la taxe des pauvres, sous peine de voir saisir leur temporel.

Les charges de surintendants, gratuites et fort lourdes à porter, étaient exercées par les présidents et des conseillers du parlement et de la cour des aides[1] ; en

  1. Le bureau des pauvres qui, siégeait dans une maison attenante à l’Hôtel de Ville, près de l’arcade Saint-Jean, se réunissait deux fois par semaine, le lundi et le jeudi ; la composition en varia plusieurs fois et