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fait s’explique de lui-même : il n’y a place que pour 716 lits, et il y a 903 reclus.

En 1846, le conseil, édifié par sa propre expérience, reconnaît que la vétusté et l’exiguïté des bâtiments de Saint-Denis les rendent impropres aux besoins qu’ils ont à satisfaire ; 1846 et 1847 se passent en pourparlers stériles ; on tâte tous les projets, sans se fixer à aucun ; il est question d’acquérir les terrains des Moulins-Gémeaux, du barrage ; on lève des plans, on fait des études, des devis ; mais toute décision reste flottante et l’on ne s’arrête à rien. La révolution de 1848 met à néant ces projets, qui sont repris en 1849, tant l’urgence est pressante ; en novembre 1850, le conseil fait examiner deux terrains proposés et semble pencher un moment pour l’acquisition de l’ancienne manufacture de Jouy. On ne conclut pas ; mais comme il faut prendre un parti, le conseil décide « qu’il convient de solliciter du gouvernement la présentation d’une loi qui, en réglant d’une manière définitive les mesures propres à réprimer la mendicité, déterminera à qui incombe le soin de pourvoir aux dépenses que cette répression peut nécessiter et dans quelles proportions devront y concourir l’État, les départements et les communes. » C’était une fin de non-recevoir. Il est inutile de dire que nulle loi ne fut présentée.

Le 14 novembre 1854, la question qui, depuis vingt ans, n’avait pas fait un pas, revient devant le conseil général ; celui-ci adopte en principe le déplacement du pénitencier de Saint-Denis. Aussi, lorsque en février 1855 la maison, par suite des pluies d’hiver, menace de s’écrouler tout à fait, on n’y ordonne que les réparations indispensables, car, dit le préfet de la Seine, « j’ai pensé qu’au moment où il est très-sérieusement question d’établir une autre maison départementale, il ne convenait pas d’effectuer dans l’ancienne des améliora-