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peut pas s’élever au-dessus de 420, il y a un personnel de 150 gardiens et sept médecins résidants qui tous les jours, deux fois, sous la présidence du directeur, se réunissent en consultation, étudient les cas spéciaux, suivent le cours général de chaque maladie et participent ainsi à leur expérience mutuelle. Un journal hebdomadaire publié par la direction, et dans lequel les pensionnaires sont désignés par un numéro, porte aux familles des nouvelles de leurs malades, qui sont individuellement visités au moins trois fois chaque jour par un médecin[1]. Un corps de musique est attaché à l’asile ; on encourage les aliénés à la vie agricole, à la vie ouvrière ; on leur laisse toute la liberté compatible avec leur sécurité et celle des autres. Les médecins accompagnent souvent les malades dans leurs promenades et leur donnent quelques notions de botanique usuelle ; les lectures en commun, les concerts, sont fréquents, et comme le lait est un aliment excellent pour les aliénés, que la glace leur est indispensable, il y a une étable de vingt-quatre vaches et trois glacières exclusivement réservées pour leur service.

Le traitement thérapeutique joue à Illenau un rôle prépondérant ; je n’ai pas qualité pour me permettre de l’apprécier, mais je puis dire qu’en 1871 a été consommé par les malades onze kilogrammes d’opium brut et cinq kilogrammes de chlorhydrate de morphine. Ces chiffres méritent d’être retenus, car ils renferment un enseignement dont il serait bon de profiter. Le résultat est à signaler : les guérisons sont dans la proportion de 42 pour 100, et j’entends guérisons sans rechutes, car j’ai établi mon calcul sur une moyenne de plusieurs années.

Ce n’est pas tout de soigner les malades et de les

  1. Voir Pièces justificatives, 9.