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été jugés dignes d’encouragement et se sont partagé entre eux une somme de 15 936 francs 20 centimes.

Dans cette population d’enfants sur lesquels l’ascendance pèse parfois comme un vice originel, comme une sorte de déformation mentale reçue dans les limbes de la gestation, on ne rencontre pas toujours des natures sans défaut, et parfois l’on se heurte à des caractères vicieux, naturellement coudés, qu’il est impossible de redresser par l’exemple et par l’éducation. En général cependant, on n’a pas à se plaindre trop vivement, car en 1869, sur 9 000 pupilles de treize à vingt ans, 32 seulement ont eu maille à partir avec la justice, et pour des faits qui n’offraient aucune gravité réelle. Un même nombre d’individus ont fait preuve d’un esprit d’indiscipline et de révolte tellement insurmontable qu’il a fallu les faire détenir à titre de correction paternelle ; quatre garçons et vingt-huit filles ont dû passer par la Petite-Roquette et le séparé de Saint-Lazare : mesure très-regrettable, à laquelle on se trouve parfois réduit en présence de natures absolument rebelles, mais qui ne produit jamais que de mauvais résultats. Sans avoir à revenir ici sur ce que nous avons déjà dit en parlant des prisons, on peut affirmer que tout ce qui a séjourné dans ces deux maisons est destiné au banc de la cour d’assises et au registre de la prostitution. À plusieurs reprises, on a dirigé les pupilles vicieux vers des colonies agricoles qui promettaient monts et merveilles ; mais toujours on a échoué dans chacune de ces tentatives, dont l’historique est intéressant à tracer, car il prouvera une fois de plus combien ces sortes d’institutions sont défectueuses dans notre pays.

Ce fut en 1850 que l’Assistance publique essaya de ce système, auquel elle fera bien, je crois, de ne jamais revenir. Un jésuite, le Père Brunauld, avait créé en