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200 francs équivalant à celui que l’administration met à leur disposition. L’âge de soixante ans est exigé, comme dans les hospices du même genre ; la maison est grande et comptait 144 pensionnaires au 31 décembre 1869. La maison Devillas porte le nom d’un ancien négociant, qui la fonda en 1832 rue du Regard, où elle fut inaugurée le 25 juillet 1835. On y reçoit gratuitement des vieillards de soixante-dix ans ou des infirmes indigents ; 43 individus des deux sexes y étaient en hospitalité au 1er janvier 1870. Saint-Michel, qui a tout à fait l’air d’une maison de campagne, a été fondé en 1825 et ouvert le 24 août 1830, grâce aux libéralités d’un ancien tapissier nommé Boulard. Celui-ci l’a réservé à douze vieillards âgés de soixante-dix ans au moins et présentés par les bureaux de bienfaisance ; mais malgré la gratuité de l’admission, malgré la proximité attrayante du bois de Vincennes, il faut croire qu’on ne s’empresse pas d’y entrer, car, aux premiers jours de 1870, on n’y voyait que cinq pensionnaires, tous atteints d’infirmités.

Parmi ces hospices, il en est un qui est presque célèbre ; il est luxueux, si on le compare aux autres. Il représente plutôt une pension bourgeoise très-confortable qu’une maison ouverte aux abandonnés de la fortune ; on a tout fait pour lui enlever le caractère un peu triste qui se remarque dans les établissements analogues, et son nom même indique avec quel soin on a évité ce qui pourrait donner l’idée d’asile ou de secours ; on l’appelle l’Institution de Sainte-Périne. L’idée première en appartient à Chamousset, dont le nom se trouve mêlé à toutes les bonnes œuvres, à toutes les inventions utiles du dix-huitième siècle[1]. Elle resta d’abord sans effet et ne fut reprise qu’au commence-

  1. J’ai raconté en son temps que Chamousset fut l’inventeur de la petite poste aux lettres de Paris. — Voy. t. I, chap. ier.