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gences municipales ; d’une part, on évitait l’agglomération des malades, de l’autre on portait des asiles hospitaliers dans les quartiers qui en sont encore dépourvus. Des considérations d’un ordre tout spécial firent repousser ce projet, qu’on se repentira peut-être amèrement un jour de n’avoir pas adopté.

À bien chercher les motifs qui ont fait décider l’érection d’un Hôtel-Dieu considérable dans la Cité, on en trouve trois principaux. D’abord la religion est intervenue et a dit que l’hôpital parisien par excellence, celui que nos pères, associant toujours l’idée de charité à celle de la Divinité, appelaient la Maison-Dieu, devait être placé près de Notre-Dame, sous l’aile de cette vieille église métropolitaine élevée sur le lieu même où Paris a pris naissance ; ensuite la théorie architecturale a dénoncé clairement l’intention de ne mettre dans la Cité que des monuments, et elle a affirmé que l’Hôtel-Dieu devait faire partie de ceux-ci ; enfin l’édilité a trouvé bon de forcer l’Assistance publique à faire acte d’agent voyer supérieur, de l’amener à détruire les ruelles infectes que l’Hôtel-Dieu nouveau a déjà remplacées, et de la faire concourir pour une forte moyenne à l’embellissement et à l’assainissement de Paris.

Quoi qu’il en soit, le mal étant sans remède à cette heure, qu’on ne l’aggrave pas en utilisant le terrain qui borde la façade occidentale du nouveau monument, et qui est circonscrit par la caserne et le Tribunal de Commerce ; qu’à des sacrifices déjà bien onéreux on en ajoute encore un : qu’on se garde bien de dresser là quelque autre édifice, que cet emplacement soit laissé libre, qu’on le réserve pour le marché aux fleurs, et puisque dans cet immense caravanséraï, où chaque lit reviendra à 52 000 francs, les pauvres malades n’auront ni jardins, ni promenades, ni préaux ombragés,