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ensuite par l’asile de Vincennes et par celui du Vésinet. La construction de ces deux derniers établissements fut décidée le 8 mars 1855 par un décret de l’empereur, qui abandonna des terrains appartenant au domaine de la couronne. Ils furent inaugurés l’un le 31 août 1857, l’autre le 29 septembre 1859, et étaient placés tous deux sous le patronage direct de l’impératrice[1]. Le premier recueille les ouvriers convalescents, et le second les ouvrières convalescentes, ce qui permet aux hôpitaux de se débarrasser facilement de leur trop-plein et aux malades de reprendre progressivement des forces avant de retourner au travail. En outre, l’Assistance publique possède, dans le haut du faubourg Saint-Denis, un vaste immeuble contenant 350 lits, spécialement construit pour servir de maison de santé[2], et où elle reçoit, moyennant

    faubourg Saint-Martin, dans l’ancien couvent des Récollets, puis en dernier lieu dans la caserne Popincourt, que l’administration de la guerre mettait à la disposition de l’Assistance publique, moyennant un loyer annuel de 20 000 francs.

  1. Un décret du 3 août 1865 avait placé la maison de Charenton, l’institution des Jeunes-Aveugles, l’institution des Sourds-muets de Paris, l’institution des Sourdes-muettes de Bordeaux, l’institution des Sourds-muets de Chambéry, l’asile de Vincennes, l’asile du Vésinet et l’hospice du Mont-Genèvre sous le haut patronage de l’impératrice. Ce décret déterminait très-nettement le rôle de la souveraine dans les pays de loi salique comme le nôtre : elle doit être la grande maîtresse de la bienfaisance.
  2. La petite bourgeoisie, le monde des employés, celui des artistes et des gens de lettres, connaissent bien cette Maison municipale de Santé, qu’on nomme toujours la Maison Dubois, en souvenir du célèbre chirurgien qui pendant bien longtemps y donna des soins. La maison, créée par arrêté du conseil général des hospices en date du 16 nivôse an X (6 janvier 1802), fut d’abord installée dans l’ancien hospice du nom de Jésus, faubourg Saint-Martin ; en 1816, elle fut transférée dans l’ancienne communauté des sœurs grises du faubourg Saint-Denis. Expropriée deux fois, en 1853 par l’ouverture du boulevard de Strasbourg, en 1855 par le percement du boulevard de Magenta, elle occupe depuis cette époque le numéro 200 du faubourg Saint-Denis. Les dépenses nécessitées par l’acquisition des terrains, la construction, l’ameublement, se sont élevées à la somme de 3 915 312 fr. 41 cent. C’est, sous tous les rapports, une maison de santé modèle, supérieure à la plupart des établissements particuliers du même genre. C’est là que sont morts Gustave Planche, Henri Murger, Charles Barbara et bien d’autres.