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combien atteintes d’oppositions. Elles ont le privilège de pouvoir être assimilées à un immeuble, et, comme telles, d’être frappées d’hypothèques, de servir à un emploi de régime dotal, de former un majorat. L’héritier d’un des grands noms du premier empire a encore aujourd’hui son majorat constitué de la sorte. Le registre est composé de seize énormes volumes qui pèsent chacun une vingtaine de kilogrammes. Ils sont en double, et chaque soir, au moment de la fermeture du bureau, on en met un exemplaire complet sur des brancards et on le porte à l’autre extrémité de la Banque ; de sorte que, si un incendie se déclarait pendant la nuit, il faudrait qu’il embrasât instantanément tous les bâtiments pour que les titres des actionnaires, — originaux ou copies, — fussent détruits.

Au bout de la galerie des actions, dont l’aspect n’a rien de particulier, le bureau des succursales étale orgueilleusement des salles nouvellement construites. C’est de là que part l’impulsion donnée aux banques de province, et c’est là que ces dernières envoient journellement le procès-verbal de leurs opérations, qui sont, dans des limites naturellement plus restreintes, les mêmes que celles dont nous nous occupons. Huit inspecteurs visitent à époques indéterminées les succursales, en apprécient les besoins, en examinent le fonctionnement et aident à leur donner tout le développement qu’elles peuvent comporter. Lorsqu’une succursale manque de monnaie métallique, on lui en expédie par le chemin de fer en acquittant une assurance onéreuse qui, pour 1868, s’est élevée à la somme de 407 000 francs ; mais lorsqu’elle est dépourvue de billets, on emploie pour lui en faire parvenir en toute sécurité un moyen fort ingénieux que le lecteur me pardonnera de ne pas dévoiler.

La Banque ne paye jamais qu’en billets, excepté, bien