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tions et renseignent sur les multiples détours de cet immense dédale. Comme on est en train de reconstruire l’hôtel, qui, suffisant pour loger des princes légitimés, n’était plus depuis longtemps de taille à servir de palais au crédit public, l’encombrement est encore augmenté par des cloisons improvisées, par des escaliers appliqués contre les murs, par mille bâtisses provisoires et parasites qui rendent peut-être la circulation plus facile, mais n’embellissent guère le local. À voir la foule qui se hâte et se presse dans l’enceinte de la Banque, on comprend du premier coup d’œil que c’est une institution vraiment universelle. Toutes les classes de la société y sont représentées, soldats, artisans, bourgeois, depuis le capitaliste qui vient toucher le dividende de ses actions, jusqu’au pauvre petit ouvrier en chambre qui arrive pour payer un effet. Cette première impression est très-vive et inspire un grand respect pour cet établissement, qui, n’ayant en vue que l’intérêt public, prête indifféremment son concours à tout le monde.

L’escompte est, de toutes ses œuvres, la plus importante et la plus générale. C’est une opération à l’aide de laquelle on obtient d’une maison de banque, moyennant un droit variable suivant les circonstances, l’argent dont on a besoin immédiatement et qu’on ne devrait normalement toucher qu’à une époque déterminée, qui ordinairement est de trois mois. Cet argent est représenté par un effet nommé lettre de change, billet à ordre, qui devient monnaie fiduciaire à la condition que chaque possesseur successif y mettra non-seulement sa signature, mais encore le nom de la personne à laquelle il le livre : c’est ce qu’on appelle l’endos, parce que ces différentes inscriptions sont tracées sur le dos du billet. En terme de métier, l’escompte est la prime payée au banquier qui avance l’argent d’un effet dont l’échéance n’est pas encore arrivée. Le taux de l’escompte est essentielle-