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sultant le registre qui leur a été consacré, on pourra se convaincre que le chiffre des billets non rentrés est assez minime. Les premiers billets de 1 000 francs, dits premier alphabet romain, ont été créés le 9 messidor an XI ; on en a émis 24 000, sur lesquels 23 958 étaient revenus à la Banque ; au mois de janvier 1869, 42 manquaient encore. La première émission des billets de 500 francs est du 24 germinal an XI ; sur 25 000, 24 935 ont fait retour, 65 font défaut. C’est bien peu pour une telle période que l’absence de 107 billets sur une masse de 49 000. On croit généralement que la Banque profitera des billets détruits par accident ou enfouis dans d’introuvables cachettes, en un mot définitivement disparus. C’est là une erreur fort enracinée, mais inexplicable. En admettant que la Banque vînt à liquider, soit parce que son privilège ne serait pas renouvelé, soit parce qu’elle fusionnerait avec une autre institution analogue, on établirait un compte : tant de billets émis depuis l’origine, tant de billets brûlés réglementairement, tant de billets en caisse ; le surplus serait forcément considéré comme étant en circulation, et la Banque en devrait la représentation en espèces, en rentes ou en immeubles. Ce n’est donc pas elle qui hériterait des billets morts, c’est cet être de raison qui ne prend jamais fin et qu’on nomme l’État.

Les billets qui rentrent journellement à la Banque n’en sortent de nouveau qu’après avoir été vérifiés et examinés ; tous ceux qu’une déchirure ou des taches mettent hors d’usage sont séparés des autres, réunis en paquets, et, ainsi disposés, soumis à l’action d’un emporte-pièce qui, en y découpant un trou large à peu près comme une pièce de cinq francs, leur interdit toute circulation possible. La place où doit mordre l’emporte pièce a été choisie de façon à ménager tous les signes qui peuvent être utiles pour déterminer la personnalité