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et qu’il s’accumule contre les parois postérieures du cylindre, celui-ci s’ouvre de lui-même par une valvule qui laisse échapper le trop-plein, mais dont le jeu est tellement rapide et si bien combiné, que la proportion d’air froid introduite est insignifiante. Quand le scaferlati vient de subir un pareil coup de feu, il est souple et humide en apparence ; mais, en réalité, il est suffisamment sec ; il ne s’agit donc que de le refroidir et de le débarrasser des poussières qu’il contient. À cet effet, on le soumet pendant quelques instants à un fort courant d’air produit par un ventilateur dans un cylindre à rotation qui fait, comme le torréfacteur, circuler le tabac au moyen de lames disposées en hélices et ne lui laisse pas un moment de repos. Cette ventilation puissante rejette toutes les poussières dans une chambre spéciale, pénètre le scaferlati, et suffit à lui donner de la consistance, comme l’eau froide donne la trempe à l’acier rougi.

Toutes les opérations essentielles sont alors terminées ; le tabac, qui offre une certaine ressemblance avec des cheveux coupés et crespelés, est réuni en masse, dans une salle aérée. Il reste là six semaines environ ; puis on le visite lestement pour enlever les côtes trop grosses qui, ayant glissé sous le hachoir, ressemblent à des bouts d’allumettes, les fragments de fer, de cuir, de bois qui ont pu s’y introduire ; on le purge, en un mot, dans les limites du possible, de toute matière étrangère ; puis on le pèse et on en fait des paquets fermés, scellés d’une étiquette qui relate le poids, la qualité, la date du décret d’autorisation et le timbre des contributions indirectes. Cette étiquette, qui est aux tabacs ce que le poinçon de garantie est aux ouvrages d’or et d’argent, porte une date, c’est celle du jour de la fabrication ; de plus, elle est timbrée de la lettre H et d’un chiffre : par exemple, H 20; cela signi-