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ficiel. Les pavillons sont entourés de larges trottoirs qui forment ce qu’on appelle spécialement le carreau ; là se tiennent à découvert les approvisionnements de gros légumes ; autour des pavillons 6 et 8 s’installent les marchandes dites au petit tas, qui n’ont d’autre abri que des parapluies insuffisants lorsque la pluie tombe ou que le soleil brûle ; chacune de ces marchandes, au nombre de 599, acquitte quotidiennement un droit fixe de 15 centimes. Les places sont louées à la semaine, du lundi matin au dimanche soir, et le prix en est versé d’avance entre les mains du receveur municipal. Tout vendeur, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur des pavillons, doit accrocher à l’endroit le plus apparent de son étalage une plaque indiquant son nom et le numéro particulier de sa place, de façon qu’il soit toujours facile de constater à qui l’on a affaire et de pouvoir remonter à une responsabilité certaine.

L’eau n’a point été ménagée, car il en faut là plus que partout ailleurs ; la propreté, la salubrité des denrées, le nettoyage des étaux, le balayage des rues intérieures en exigent des quantités considérables : aussi l’autorité municipale s’en montre prodigue et fait verser 2 800 000 litres par jour pour la consommation des Halles centrales. La lumière non plus n’est pas épargnée ; on voit aux Halles bien mieux la nuit que le jour, et les 700 000 mètres cubes de gaz qu’on y brûle annuellement produisent la clarté indispensable. Si l’on compte les lanternes, les brûleurs, les lampes d’illuminations réservées pour les solennités publiques, on verra que le gaz allumé, s’échappant par 11 310 trous, peut donner une lumière et une chaleur qui répondent à toutes les exigences d’un service permanent.