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politique, plus d’un célèbre homme d’État, lui a-t-il dû sa gloire et son triomphe. Par cet échantillon assurément très-naturel, on ne sera pas ici surpris d’apprendre que les religieuses du Canada ont gagné leur procès pour la partie qui les touchait personnellement ; mais elles l’ont perdu avec tout le Canada par la castration de l’acte de l’habeas corpus qu’on n’a adjugé à la province que dans un état hideux, informe et mutilé de sa plus belle prérogative.

L’article de ce fameux bill, Stat. 31 Car. II. chap. ii, sect. 12, qui prive la couronne de l’autorité de transporter un sujet en Écosse, ou dans quelque autre place quelconque, y a été formellement défiguré, altéré et en partie supprimé ; et par le pouvoir qu’on s’est arrogé de changer cet article de l’acte, il semble qu’il sera toujours à la portée de l’autorité du gouverneur de la rechanger encore et d’enlever à son choix les sujets de leur domicile, pour les exporter au Monomotapa s’il plaît à ses caprices et à ses vengeances. Eh, mais ! d’abord, milord, le sang est très-beau en Canada : l’éducation publique, qui, jusques dans les plus petites paroisses, a su s’ériger des écoles publiques pour élever le sexe, donne un nouveau piquant à ses charmes : des cheveux blancs recèlent quelquefois un cœur jeune et tout de feu : sous prétexte d’État, il pourrait bien prendre fantaisie d’emmener ailleurs qu’en Monomotapa un objet chéri et