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Par quelque perte moleste,
Ou par mort des animaux ?
Mais la pensée des hommes.
Pendant que vivans nous sommes,
Ignore le sort humain :
La divine prescience
Par certaine expérience
Le tient clos dedans sa main.
Seroii point déterminée
Quelque vieille destinée
Contre les esprits sacrez r
Mille, qui dessus Parnaze
Beurent de l’eau de Pegaze,
Ont fait semblables regrets.
De la Lyre Thracienne,
Et de lAmphionienne
Les malheurs je ne diray :
De l’aveuglé Stesichore
Et du grand aveugle encore
Les labeurs je nescriray.
Je tais la mort d’Euripide,
Et la tortue homicide.
Je laisse encore la faim
De ce misérable Plaute,
Et les peines de la faute
De l’amoureux escrivain.
Seulement me plaist escrire
Comme le Dieu, qui inspire
Le trouppeau musicien,
Mortel, sous habit champestre,
Sept ans les bœufs mena paistrc
Au rivage Arnphrysien,
Maudite donq’ la lumière,
Qui m’esclaira la première.
Puisque le ciel rigoureux
Assujettit ma naissance
A lindontable puissance
D’un astre si malheureux.
O Dieux vengeurs, que Ion jure,
Dieux, qui punissez linjure
Dune rompue amitié