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APPENDICE

et alors j’attendrai que tous ceux qui m’aiment aient déchiffré cette lugubre affaire. Mais qu’on fasse le plus vite possible, car je commence à être à bout de résistance. C’est vraiment trop tragique, trop cruel, d’être innocent et d’être condamné pour un crime aussi épouvantable.

Pardon de ce style décousu, je n’ai pas encore mes idées à moi, je suis profondément abattu physiquement et moralement. Mon cœur a trop saigné aujourd’hui.

Pour Dieu donc, cher Maître, qu’on abrège mon supplice immérité.

Pendant ce temps, vous chercherez et j’en ai la foi, la conviction intime, vous trouverez.

Croyez-moi toujours votre dévoué et malheureux

A. Dreyfus.




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