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LETTRES D’UN INNOCENT

Tes chères lettres du commencement de mars, — tu vois si je retarde — sont ma lecture quotidienne ; j’arrive ainsi, quoique bien loin de toi, à causer avec toi. Ma pensée, d’ailleurs, ne te quitte pas, ainsi que nos chers enfants.

J’attends avec impatience des nouvelles de ta santé et de celle de nos enfants. Encore de quand dateront-elles ?

Ma santé est bonne, mon cœur bat avec le tien et t’enveloppe de toute sa tendresse.

Je t’ai écrit deux longues lettres dans la dernière quinzaine de juin ; je ne pourrais que me répéter toujours ; aussi permets-moi de terminer en t’embrassant de toutes les forces de nos cœurs, ainsi que nos chers enfants.

Ton dévoué,

Alfred.

Baisers à tous les nôtres.

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Le 2 juillet, 11 heures soir.
Ma chère Lucie,

J’étais sans nouvelles de toi depuis le 7 mars. J’ai reçu ce soir tes lettres de mars et du commencement d’avril, qui étaient probablement retournées en France, puis de nouveau celles que tu as remises directement au ministère.

Je t’ai déjà écrit ce matin quelques mots, mais je veux vite répondre à tes lettres par le même courrier.

Pardon encore, si je t’ai causé de la peine par mes premières lettres. J’aurais dû te cacher mes atroces