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Il parlait avec un air dégagé, mais ses petits yeux gris allaient sans cesse de la jeune fille à moi.

« Je vois que les présentations sont faites, continua-t-il.

— Oui. Je disais à sir Henry qu’il était un peu tard pour admirer les beautés de la lande.

— À qui penses-tu donc parler ?

— À sir Henry Baskerville.

— Non, non, me récriai-je vivement,… pas à sir Henry, mais à un simple bourgeois, son ami… Je me nomme le docteur Watson. »

Une expression de contrariété passa sur le visage de miss Stapleton.

« Nous avons joué aux propos interrompus, dit-elle.

— Vous n’avez pas eu le temps d’échanger beaucoup de paroles ? demanda son frère, avec son même regard interrogateur.

— J’ai causé avec le docteur Watson, comme si, au lieu d’un simple visiteur, il eût été un habitant permanent de la lande.

— Que peut lui importer que la saison soit trop avancée pour les orchidées !… Nous ferez-vous le plaisir de nous accompagner jusqu’à Merripit house ? » ajouta le naturaliste, en se tournant vers moi.

Quelques instants après, nous arrivions à une modeste maison ayant autrefois servi d’habitation à un herbager de la lande, mais que l’on avait réparée depuis et modernisée.

Un verger l’entourait. Les arbres, comme tous