Page:Doyle - Une momie qui ressuscite.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

anglais se levaient dans leur omniscience et traçaient douze voies différentes, dont chacune était la seule qui put conduire au port.

C’est alors que l’Opposition disait des sottises et que le Premier Ministre adressait au Ciel des prières pour son collègue absent.

Le ministre des Affaires-Etrangères était assis dans son cabinet de toilette, dans le grand édifice de Cavendish Square.

C’était en mai.

Le jardin du square étendait comme un rideau de verdure devant la fenêtre, mais, malgré le soleil, un feu craquait et pétillait dans la grille de la chambre du malade.

Dans un grand fauteuil de peluche rouge, était assis le grand homme d’état, la tête appuyée en arrière sur un oreiller de soie, la jambe allongée, reposant sur un support ouaté.

Son visage accentué, finement ciselé, ses yeux boursouflés, lents à se mouvoir, étaient tournés vers le haut, vers le plafond peint et sculpté, avec cette expression impénétrable qui avait fait le désespoir de ses collègues du continent à l’occasion du fameux congrès où il avait paru, pour la première fois, dans l’arène de la diplomatie européenne.

Cependant, à ce moment, le pouvoir de cacher ses impressions, si habituel chez lui, lui manquait, car les lignes de sa bouche forte et droite, les plis