Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.

verre d’une façon singulière. « Vous ne connaissez pas encore Sherlock Holmes, me dit-il ; peut-être ne tiendrez-vous pas à l’avoir toujours pour compagnon.

— Pourquoi ? A-t-on quelque chose à lui reprocher ?

— Oh ! ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Seulement il est quelque peu original, un véritable fanatique par rapport à certains genres de sciences. Cependant par ce que j’en connais, il paraît être un très brave garçon.

— Un étudiant en médecine, sans doute ?

— Non, et même je n’ai aucune idée de ce qu’il a l’intention de faire. Il est, dit-on, très fort en anatomie et tout à fait de premier ordre en chimie ; mais jamais, que je sache, il n’a suivi régulièrement les cours de médecine. Il étudie d’une façon très décousue, excentrique même ; et, sans s’astreindre aux connaissances que tout le monde cherche à acquérir, il en a amassé une foule d’autres, de quoi certainement étonner tous ses professeurs.

— Ne lui avez-vous jamais demandé à quelle carrière il se destinait ?

— Non certes, car ce n’est pas un homme qu’on puisse faire causer facilement, quoiqu’à l’occasion, et si la fantaisie lui en prend, il sache être assez communicatif.

— Je serais bien aise de le rencontrer, dis-je. Si