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à démêler tout ce qui concerne le mille et unième. Ce Lestrade que vous avez vu ici est un policier bien connu. Dernièrement il s’est mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude, à propos d’un faux qui avait été commis, et c’est ce qui l’a amené chez moi.

— Et les autres personnes que vous recevez ?

— La plupart sont envoyées par des agences privées. Ce sont tous des gens qui se trouvent dans un embarras quelconque et qui demandent à ce qu’on les en sorte. J’écoute leurs petites histoires, ils écoutent mes commentaires et j’empoche mes honoraires.

— Ainsi, sans même quitter votre chambre, vous avez la prétention de voir clair là où d’autres qui ont pu étudier sur place les faits dans leurs moindres détails, ne peuvent s’y reconnaître ?

— C’est cela même. J’ai à mon service une espèce d’intuition naturelle. De temps en temps, il est vrai, il se présente un cas un peu plus compliqué. Je suis bien alors forcé de me remuer et d’examiner les choses par mes propres yeux. Vous avez pu remarquer que je possède un gros bagage de connaissances spéciales ; je les applique toutes à la solution de ces problèmes, et elles me servent d’une façon merveilleuse. La méthode de déduction, que j’ai exposée dans l’article qui vient d’exciter votre indignation, m’est d’un secours inappréciable lorsque j’ai à travailler par moi-même. L’observation,