Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

je m’en moque, et mes travaux ne s’en ressentiront guère ! »

J’étais sur le point de lui demander en quoi pouvaient bien consister ses travaux, lorsque je compris en le regardant que ma question serait parfaitement intempestive. Cependant je me pris à méditer sur cette conversation et je cherchai à en tirer quelques conclusions. N’avait-il pas dit qu’il se refusait à acquérir toute connaissance qui ne serait pas en relation directe avec son but ? En conséquence, celles qu’il possédait ne pouvaient que lui être utiles. J’énumérai donc en moi-même les différents sujets sur lesquels il m’avait paru exceptionnellement ferré et je pris même un crayon pour en dresser une liste exacte.

Je ne pus m’empêcher de sourire en relisant le document que j’étais arrivé à rédiger ainsi.

Le voici :

Résumé du savoir de Sherlock Holmes.

1o En littérature. Connaissances nulles.

2o En philosophie. —

3o En astronomie. —

4o En politique. Connaissances très médiocres.

5o En botanique. Connaissances variables. Très ferré sur tout ce qui concerne la belladone, l’opium et les poisons en général, complètement ignorant en horticulture pratique.

6o En géologie. Connaissances renfermées dans certaines limites bien définies ; discerne à première vue les différents terrains les uns des autres : me montre après ses promenades les taches de boue de son pantalon et m’explique comment leur couleur et leur consistance lui permettent de reconnaître dans quelle partie de Londres chacune a été faite.