Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.

secondes plus tard, ce jeune homme, ici présent me serrait de la façon la plus élégante en me passant aux bras les jolis bracelets que voilà. Telle est, messieurs, toute mon histoire. Vous pouvez me considérer comme un assassin, mais pour moi, je trouve que je n’ai été que l’instrument de la justice, tout au même titre que vous pouvez l’être. »

Le récit de Jefferson Hope nous avait tellement captivés, son attitude était si impressionnante, que nous restions tous là silencieux et pensifs. Les agents, eux-mêmes, quelque blasés qu’ils fussent par profession sur tous les genres de crimes, semblaient intéressés au plus haut point. On n’entendait dans la chambre que le crayon de Lestrade courant sur le papier pour finir la relation qu’il venait de sténographier.

« Il ne me reste qu’un point à éclaircir, dit enfin Sherlock Holmes. Quel était ce complice qui est venu réclamer la bague après l’annonce que j’avais insérée dans les journaux ? »

Le prisonnier cligna de l’œil d’un air malin :

« Je puis révéler les secrets qui me touchent personnellement, dit-il, mais je ne veux pas mettre les autres dans l’embarras à cause de moi. J’avais lu votre annonce et j’ai pensé qu’elle pouvait n’être qu’une ruse, tout comme elle pouvait m’aider à rentrer en possession de la bague. Un ami s’offrit pour aller voir ce qui en était. Vous reconnaîtrez,