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temps que ceux des individus qu’on l’accusait d’avoir assassinés. Cet inspecteur était un homme à la figure pâle, aux traits immobiles, qui remplissait ses fonctions d’une façon résignée et toute machinale. « Le prisonnier comparaîtra devant les magistrats dans le courant de la semaine, dit-il ; en attendant, monsieur Jefferson Hope, avez-vous quelque chose à dire ? Je dois vous prévenir que toutes vos paroles seront transcrites et pourront être, dans la suite, interprétées contre vous.

— Certainement que j’ai beaucoup de choses à dire, répondit tranquillement notre prisonnier. Je désire tout raconter à ces messieurs.

— Ne vaudrait-il pas mieux réserver tout cela pour le jour où vous comparaîtrez devant la cour ? demanda l’inspecteur.

— Peut-être n’y comparaîtrai-je jamais, répondit-il. Oh ! n’ayez pas l’air si inquiet. Je ne songe nullement à me suicider. Mais n’êtes-vous pas médecin, monsieur ? ajouta-t-il en fixant sur moi son œil noir et perçant.

— Effectivement, répondis-je.

— Eh bien alors, mettez votre main là », dit-il avec un sourire, en portant ses poignets enchaînés à hauteur de sa poitrine.

Je fis ce qu’il me demandait et je sentis aussitôt un trouble intérieur extraordinaire accompagné de violents battements. Les parois du thorax semblaient