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comme un gant…. Mais j’espère que vous ne craignez pas l’odeur d’un tabac très fort ?

— Je ne fume moi-même que du tabac de matelot, répondis-je.

— Bon, dit-il. Maintenant, je vous préviens que je suis toujours entouré d’ingrédients chimiques et que je me livre quelquefois à des expériences ; cela vous contrarierait-il ?

— En aucune façon.

— Voyons, laissez-moi chercher quels sont mes autres vices rédhibitoires…. Ah ! j’ai de temps en temps des humeurs noires qui durent plusieurs jours et pendant lesquelles je n’ouvre pas la bouche. Il ne faudra pas croire pour cela que je boude ; vous n’aurez qu’à me laisser tranquille et je reviendrai bien vite à mon état normal. Maintenant, à votre tour ; qu’avez-vous à confesser ? Voyez-vous, il vaut mieux que deux individus connaissent mutuellement tous leurs défauts avant de se mettre à vivre en commun. »

Cet interrogatoire contradictoire me fit sourire : « Je possède un petit chien bull, dis-je, puis mes nerfs ont été récemment si ébranlés que je ne puis supporter le bruit et le tapage ; enfin je me lève aux heures les plus invraisemblables et je suis affreusement paresseux. Je possède, il est vrai, un autre jeu de défauts quand je suis bien portant, mais, pour le quart d’heure, voilà quels sont chez moi les principaux.