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et de résolution. Elle s’était bientôt remise du coup que lui avait porté la mort de sa mère, — à cet âge on oublie si vite ! — et elle était devenue l’enfant gâtée des femmes ; aussi s’accommoda-t-elle facilement de cette nouvelle vie dans une maison roulante recouverte de toile. De son côté, Ferrier s’était remis de ses privations et il se révéla comme un compagnon utile et un chasseur infatigable. Il gagna même si bien l’estime de tous, qu’une fois arrivés au terme de leurs pérégrinations, les chefs décidèrent d’un commun accord que le lot de Ferrier serait compris parmi les plus vastes et les plus fertiles, en dehors, bien entendu, des terrains alloués à Young lui-même et aux quatre principaux Anciens, Stangerson, Kemball, Johnston et Drebber.

Sur son nouveau domaine John Ferrier éleva d’abord une simple hutte de bois, mais solidement construite. Puis d’année en année il l’agrandit et l’arrangea si bien qu’il sut la transformer en villa spacieuse. C’était un homme éminemment pratique, doué d’une grande persévérance et très adroit de ses mains. Sa constitution de fer lui permettait de travailler du matin au soir. Aussi il améliora ses terres de telle sorte que tout ce qui était à lui prospéra rapidement d’une façon merveilleuse. Au bout de trois ans il avait réussi bien mieux que tous ses voisins ; au bout de six, il se trouva à l’aise ; au bout