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— Ne parlons pas de cela pour ne pas exciter vos nerfs.

— Les voilà plus calmes. Au reste, il faudra que je raconte mon histoire à la police. Je vous avouerai toutefois que, n’était le témoignage évident de ma blessure, ils ne croiraient pas à ma déposition, tant elle est extraordinaire dépourvue de preuves. Et dans le cas où l’on voudrait faire une enquête les indications que j’ai à donner sont si vagues qu’il est douteux que justice puisse être faite.


J’entrai dans mon cabinet et j’y trouvai un homme assis auprès de la table.

— Ha ! m’écriai-je, s’il y a là un problème que vous désirez voir résoudre, je vous recommanderai fortement de venir avec moi chez mon ami, M. Sherlock Holmes, avant de vous adresser à la police officielle.

— J’ai déjà entendu parler de ce monsieur et je serai très heureux de lui confier mon affaire, quoique naturellement je doive aussi avoir recours à la police. Voulez-vous me donner un mot d’introduction pour lui ?

— Je ferai mieux. Je vous y mènerai moi-même.

— Et je vous en serai très reconnaissant.

— Prenons un fiacre et allons-y ensemble. Nous arriverons juste à temps pour déjeuner chez lui. Voulez-vous ?

— Oui, je ne serai tranquille que lorsque j’aurai raconté mon aventure.

— Eh bien, ma servante va héler un fiacre : je suis à vous dans un instant. »

Je montai chez moi, expliquer brièvement l’affaire à ma femme, et cinq minutes après j’étais dans un cab, roulant avec mon nouveau client vers Baker street.

Sherlock Holmes était, comme je m’y