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lui et nous régalait d'un hachis, d'un salmigondis, ou de quelque plat étranger, du pilau, une olla podrida, du poisson grillé comme on le fait aux Açores, car il s'entendait merveilleusement à la cuisine et savait préparer les plats favoris de toutes les nations.

Et pendant tout le temps que nous passions en sa compagnie, il nous contait les histoires les plus extraordinaires au sujet du Prince Rupert, sous lequel il avait servi, comment il lançait de la poupe l'ordre à son escadre de faire volte-face ou de charger, suivant la circonstance, comme s'il commandait encore son régiment de cavalerie.

Il avait aussi bien des histoires au sujet de Blake. Mais le nom de Blake lui-même n'était pas aussi cher à nos marins de jadis que celui de Sir Christophe Mings.

Salomon avait été quelque temps son maître d'équipage, et en savait, à n'en plus finir, sur les vaillants exploits par lesquels il s'était distingué depuis le jour où il était entré dans la marine comme mousse du poste, jusqu'à celui où il tomba sur le pont de son navire avec le grade d'amiral des Rouges, et fut porté en terre par son équipage en pleurs dans le cimetière de Chatham.

-S'il est bien vrai qu'il y a là-haut une mer de jaspe, disait le vieux marin, je parie que sir Christophe aura soin d'y faire respecter comme