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e jeux.

J'éprouvais de la peine, et j'en éprouve encore en songeant qu'un homme aussi sincère, d'un caractère aussi élevé que votre arrière-grand-père, fût enchaîné ainsi par des dogmes de fer.

Pouvait-il croire ainsi que le Créateur était chiche de sa miséricorde au point de la refuser aux quatre-vingt-dix-neuf centièmes de ses enfants ?

Après tout, on est ce que vous a fait l'éducation, et si mon père avait une cervelle étroite sur ses larges épaules, il faut du moins lui rendre cette justice de reconnaître qu'il était prêt à tout faire, à tout souffrir pour ce qu'il croyait être la vérité.

Mes chers enfants, si vous avez plus de lumières, faites en sorte qu'elles vous amarrent à vivre conformément à ces lumières.

Lorsque j'atteignis quatorze ans, et que je fus devenu un garçon aux cheveux d'un blond filasse, à la figure brunie, je fus expédié dans une petite école privée, à Petersfield.

J'y passai un an, pendant lequel je retournais à la maison le dernier samedi de chaque mois.

Je n'emportais qu'un maigre assortiment de livres scolaires, outre la Grammaire Latine de Lilly et le Tableau de toutes les Religions de l'Univers depuis la Création jusqu'à nos jours de Rosse.

Ce fut ma mère qui me glissa cet ouvrage comme présen