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us n'avez point à craindre que je vous trahisse, lors même que ce serait en mon pouvoir. À votre avis, quelle chance a le Duc en présence des troupes royales ?

-Autant de chances qu'un coq de basse-cour contre un coq de combat armé d'éperons, s'il ne devait compter que sur ceux qu'il a autour de lui, répondit Saxon. Toutefois il a des raisons de croire que toute l'Angleterre est comme une poudrière, et il espère être l'étincelle qui y mettra le feu.

Le vieillard hocha la tête avec tristesse.

-Le Roi, remarqua-t-il, a de grandes ressources. Où Monmouth prendra-t-il des soldats exercés ?

-Il y a la milice, suggérai-je.

-Et il reste encore un bon nombre des vieux troupiers parlementaires, qui ne sont pas tellement âgés qu'ils ne puissent frapper un coup pour leur croyance, dit Saxon. Qu'on mette dans un camp seulement une demi-douzaine de ces prédicants avec leur chapeau à large bord, leur parler nasillard, et toute la tribu des Presbytériens fourmillera autour d'eux comme les mouches autour d'un pot de miel. Jamais sergents recruteurs ne rassembleront une armée comparable à celle des prédicants du vieux Noll dans les comtés de l'Est, où la promesse d'une place à côté du Trône de l'Agneau avait plus de prix qu'une gratification de dix livres. Je ne demanderais